L’implantation d’une parcelle de vigne est une démarche sur le long terme et il semble important d’étudier les caractéristiques physico-chimiques de la parcelle afin de choisir le porte-greffe le mieux adapté aux conditions du sol et au climat tout en répondant aux objectifs de production. C’est aussi une opportunité indispensable pour raisonner la plantation, le travail du sol et la fertilisation de la vigne.

Observation et connaissance de la parcelle

Sur une parcelle existante il semble essentiel d’observer la vigne en place afin d’avoir une idée globale sur le comportement du sol dans le but d’un prélèvement à venir:

• Déterminer les zones vigoureuses, les zones sensibles à l’humidité, celles arides,
• Observer les éventuelles carences (Chlorose, Magnésie, Bore…)

Ces précieuses informations indiquent les zones de prélèvement d’échantillons de terre pour les analyses.

Si vous souhaitez aller plus loin dans la démarche une fosse d’une profondeur d’un mètre environ permettra de se renseigner sur :

• Le profil du sol
• la structure des différents horizons du sol
• le comportement du système racinaire,
• l’existence des zones compactes, semelles de labour, couches imperméables

Ces informations permettront de déterminer les méthodes de préparation du sol les mieux appropriées pour obtenir un sol bien structuré gage de réussite de la plantation.

Prélever des échantillons

Les prélèvements s’effectuent dans le rang et généralement sur un sol ressuyé, ni trop sec ni gorgé d’eau à l’aide d’une bêche, sonde ou d’une tarière et ce avant tout apport (engrais, MO, chaulage…). Dans ce cas attendre au moins 6 mois afin de réaliser les prélèvements.

A quelle profondeur ?

• 30 cm pour le sol
• 60 cm pour le sous-sol

Dans le cas d’une parcelle homogène

Définir les points de prélèvement à l’image d’une étoile et compter dix à quinze prises d’échantillons. Dans le but d’une meilleure homogénéisation on assemble les échantillons du sol et sous-sol avant de les envoyer au labo.

Dans le cas d’une parcelle hétérogène

Les prélèvements s’effectuent de la même manière que précédemment mais pour chaque zone préalablement observée.

Veillez à ne pas mélanger les échantillons provenant des différentes zones ce qui fausserait les résultats et risquerait d’induire un mauvais choix de porte-greffe.

Les éléments à analyser

La granulométrie

Elle apporte des indications sur la stabilité structurale du sol et en particulier sur:

• la structure,
• la souplesse/compacité
• la perméabilité/imperméabilité

Ces éléments ont une influence directe sur la capacité d’échange entre la Mo et les éléments chimiques.

La matière organique

Essentielle à une bonne structure de sol et à l’origine de l’humus elle a un impact sur l’aération du sol, la circulation de l’eau et l’assimilation des minéraux par la plante.

Le PH

Il donne des indications sur l’acidité du sol sachant qu’il peut évoluer de 1.5 en une saison.

Selon le PH le sol nécessitera un rééquilibrage ou bien un entretien avec un apport en carbonate de calcium en privilégiant les sables calcaires. Il est recommandé de chauler avant que solution en Ca ne se dégrade pour éviter la phase de désaturation des sols et l'acidification.

Le calcaire

L’Indice de Pouvoir Chlorosant ou IPC prend en compte à la fois le niveau de calcaire actif (Ca Co3) et le fer extractible (Fe)². Il constitue un facteur important dans le choix d’un porte-greffe.

Les minéraux

Déterminer la quantité des principaux minéraux présents dans le sol comme l’azote, calcium, le phosphore, la potasse et le magnésium. Le but étant de détecter d’éventuel risques de blocage comme l’excès de potassium qui a tendance à réduire l’absorption du magnésium ou bien le phosphore qui bloque le zinc.

Les oligo-éléments

Les oligo-éléments sont nécessaires à la croissance et à l’équilibre de la vigne. Il s’agit essentiellement du Fer, du Cuivre, de la Magnésie, du Manganèse et du Bore. Les carences ou les excès peuvent s’exprimer au travers de troubles foliaires jusqu'aux risques de coulure, millerandage...